Je vais certainement pas pouvoir y répondre car je vais parler de plein de choses mais je suis totalement d’accord avec toi.

Oui, c’est exactement ça, elle est pas facile à tracer cette limite. Je l’ai perçu négativement et je me suis dit que c’était dommage de les insulter via leur mère.

Comme tu le dis, ça dépend de plein de choses qui sont liés au sens populaire que nous donnons aux mots. Donc la limite linguistique et propos injurieux est flou et va varier selon les époques, nos ages, et cultures.

Par exemple, Miro avait écrit “une étoile caresse le sein d’un negresse”, et je l’avais pas percus comme étant raciste. J’ai réutilisé cette phrase pour une de mes oeuvres et le prof de dessin me l’a fait remarqué. Moi j’y voyais des mots poétiques et le superbe tableau abstrait de Miro.

C’est vrai qu’on utilise “putain” pour plein de choses. Ya meme une anglaise émerveillée sur le surusage de putain et qui nous a fait une magnifique vidéo humouristique et véridique. Elle était convaincue que c’est le seul mot que les touristes devraient apprendre.

Pour moi, ça désigne encore les femmes mais ça n’a pas le meme sens que fil de…je trouve. C’est différent, moins fort et ça reste arbitraire. On a tous deux une perception différente.

Après c’est pas quelque chose que tu éveilles comme ça. Ça vient au grè des lectures, rencontres et petit à petit ça prend un autre sens car tu vois différement et encore faut-il que ce sens soit partagé par une grande partie de la population pour que cela devienne une insulte. Que ce soit une culture commune pour que ça marche.

Par exemple, on peut aborder la nudité des femmes dans les pubs, c’est tellement banalisé qu’on s’en rend pas compte. Et que ça n’a pas du tout le meme sens, c’est meme pas sexualisé, c’est naturel. Il a fallu qu’on me le dise pour que je me dise “ah oui oui c’est avalissant”.

Cela peut complètement dévier de son sens originel. Comme le terme queer ou encore Sourd qui est une réappropriation des termes et devient une force, une fierté. Ou encore handicap qui vient de Hand in the cap, qui désigne en fait, si je me rapelle bien une règle pour établir une égalité dans la course de chevaux. Et maintenant, c’est rare de dire “je suis handicapé” ça n’a plus ce sens d’égalité.

On a aussi des insultes avec les animaux. Je suis un chien. Je suis un mouton. Pourquoi établir une hierarchie entre nous et les animaux ? Ça colle pas. Ça colle pas d’un point de vue écologique. Nous sommes une part d’eux et philosophiquement on a toujours cherché à dissocier les humains des animaux. Et je me suis demandé si c’était pas une forme de racisme, je me pause encore la question.

Cependant ça dit des choses sur la manière dont nous avons contruit le monde. Ya nous et les animaux. Nous et la nature. “Mère Nature” depuis quand la Nature est-elle une figure sacrée ? Anthropophisé ? On se bouffe tous entre-nous, c’est extrement cruel et ya cette figure du sacré, d’Eden qui émerge. C’est merveilleux.

La Nature c’est aussi la veuve noire, le covid19, une baleine qui avale 16 tonnes de planctons par jours…des millions de morts à une échelle cosmique.

Ya les femme et les putes. Les hommes et les tapettes. Et ça me questionne, je n’ai pas de réponse à apporter. Je me demande dans quel mesure cela influence le récit et les imaginaires collectifs.

Bref je suis partie bien loin et comme dit plus haut, je n’ai pas la réponse et ton analyse est très juste.

Bref désolé de t’avoir embeté, mais ça m’avait semblé important de le souligner et de voir si on pouvait le faire différement en utilisant par exemple des connotation plus neutre comme : branlomane végétatif ou celle du capitaine hadock.